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Lauréats 2022

Lauréate du Prix Piché de poésie de l'UQTR 2022

BELL VanessaLe Prix Piché de poésie 
de l'Université du Québec à Trois-Rivières 2022 
est remis à la poète Dominique Brochu

 

 

 

 

 

Le Prix Piché de poésie 2022 de l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui se veut un hommage au poète Alphonse Piché et un encouragement à la relève, a attiré des participations en provenance de toutes les régions. Le prix est décerné à un auteur qui n’a jamais publié de recueil. 

Cette année, le prix Piché, d’une valeur de 2 000 $, a été accordé à Dominique Brochu pour Marelle. Cette suite nous aspire par une série d’actions où les mouvements sont sans cesse reliés à l’étouffement et au harcèlement. Quelque chose de très condensé, toujours intense jamais violent, avec un côté inéluctable. Poésie du quotidien absolu. Du dit et du non-dit. Une colère retenue se dégage de ces poèmes : « j’habite la peur / des élastiques tendus », à la récré. On est pris dans l’enfance, dans la seule amie qu’on perd, dans la craie et « la mitraille des rires », dans une ambiance de cour d’école — une ambiance triste et anxiogène où l’être ne sait plus « où égoutter [ses] veines ». S'ensuit une superbe progression, où les vers sont courts, vifs, martelant actions et émotions. Finalement, la suite est gorgée de renaissances et de prises de position. Brochu rompt avec l’enfant du début ; là, le rire est de titane. Le phénix émerge de ses flammes. 

BELL VanessaLe deuxième prix, d’une valeur de 500 $, a été accordé à Rose-Aimée Bédard pour Osciller. L’ampleur de la voix et des vers nous prend, une voix qui raconte et se raconte par-dessus tout. Une invitation à s'engager dans une approche philosophique du monde, à réfléchir sur la paix et les armes à prendre, sur la boue « gourmande, avaleuse et trompeuse ». Des images nous amènent à repenser la neige, la ville, la « main tremblante qui salue / derrière une vitre fermée à double tour de contagion », à revoir l’humain et ses migrations, ses bêtises. L'oscillation va dans tous les sens, atteint la géographie de toutes les déchirures, d’où qu’« Il neige nécessaire », une image très forte. Au dernier temps, la poétesse invite à se rappeler « que sous la neige le rosier dort, et rêve de s’habiter. L'été venu […] Une nouvelle étoile pourrait s’allumer ». Une suite cohérente, équilibrée, qui interpelle tous nos sens en synesthésie. Un vaste chant lyrique, ponctué dans de longues phrases qui en appellent à la solidarité et à l’espoir. 

Une mention a été accordée à Suzanne Moffet pour Imagine. Cette longue suite nous séduit par le ton de voix simple et charmant, réconfortant dans sa variété d’images où le passé s’allie au présent et à la nature. Du salvateur, de la reconnaissance, du paisible s’installent sans naïveté, car la vie demeure difficile : « traverser des masques / qu’on ne peut connaître / avant de les avoir fracassés ». D’une page à l’autre, une longue et lente traversée qui se termine par un rendez-vous manqué ou reporté « pour un autre soir ». L’ouverture demeure. Il y a douceur et profondeur, vie et mort. Une belle et longue litanie qui « espère le monde ». On se rappelle les années hippies et les espoirs qui nous envoûtaient durant cette belle période où tout semblait possible.

Les membres du jury étaient : Anne Peyrouse, écrivaine et chargée de cours à l’Université Laval; Louis-Philippe Hébert, écrivain et directeur des Éditions de La Grenouillère; et Manon Brunet, professeure associée de lettres à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Félicitations aux gagnantes dont les poèmes seront entendus au cours du 38e Festival international de la poésie, et publiés par les Éditions de La Grenouillère.